2005 Avril – Compte rendu

Compte-rendu de la réunion du 8 avril 2005 au château de Larra.

Un Blason pour LARRA (Jacques SIRVEN)
Lors de sa dernière séance du Conseil Municipal, celui-ci a étudié le projet de blason présenté par Jacques pour le groupe histoire de Larra. Du débat passionné qui suivit, il ressort qu’une majorité est favorable à cette maquette tout en souhaitant que divers éléments, notamment la crosse et la gerbe, soient mieux proportionnés.
Une autre partie du conseil aurait en fait souhaité un logo sous forme de blason pour se libérer des règles héraldiques et donc apporter un graphisme plus actuel…
Michel se propose d’apporter quelques exemples lors de la prochaine réunion. Jacques Sirven s’associe ensuite au groupe d’histoire pour remercier notre ami Jean-Louis Frapech pour sa remarquable contribution au projet.

L’archéologie à Larra (Michel HASTENTEUFEL)
Aimant parcourir le territoire communal depuis une quinzaine d’années à la recherche d’indices de traces d’occupation humaine afin de préciser l’histoire des origines de ce village, Michel nous expose le fruit de ses découvertes.
1- La préhistoire :


Galet aménagé en quartzite
La période préhistorique à Larra est un fait établi depuis le début des années 1950, lorsqu’une équipe de chercheurs Toulousains fit des recherches sur l’ensemble des « terrasses » bordant la Garonne pour dresser une carte des sites. Larra, fut donc reconnu par Jean CLOTTES (actuel responsable national des antiquités préhistoriques) et celui-ci, rencontré par Michel lors d’une exposition près de Niaux lui précisa qu’il s’en souvenait très bien et qu’il nous félicitait pour notre travail actuel , nous encourageant même à continuer.
D’anciens agriculteurs Larrassiens rencontrés par Michel se souvenaient également du passage de ces chercheurs… nous précisant même que de nombreux objets découverts sont déposés dans les réserves du musée de Montauban !…
Après ce préambule, Michel, dressa un tableau succinct des différents âges et périodes qui servent de trame historique à la préhistoire : rappel de l’existence des différentes glaciations qui ont eu lieu et leurs conséquences sur l’érosion des sols et la modification des paysages… Certaines traces d’occupation humaines ayant bien évidemment disparues notamment lors du paléolithique inférieur… En fait, sur la hauteur des rives de la Garonne sur laquelle est établie Larra, on ne retrouve que des sites datant au moins de l’époque « moustérienne » située au paléolithique moyen : (200 000 ans à – 60 000 ans). Michel a donc retrouvé plusieurs de ces sites et collecté de nombreux outils en galets de quartzite aménagés (bifaces, racloirs etc…) qui se trouvent exposés dans le petit musée du village. Après avoir révélé la liste des haltes de ces chasseurs nomades, Michel expliqua que l’occupation de ces lieux se prolongea certainement dans le temps car d’autres vestiges tels que des outillages caractéristiques en silex sont à dater du paléolithique supérieur et même jusqu’au néolithique qui débute généralement vers moins 10 000 ans … Notre Larra, devait donc être une station de chasse régulière et connue pour nos ancêtres Néandertaliens et enfin Cro magnons.
Les stations néolithiques découvertes se situant de préférence vers les hauteurs d’En Bergé et surtout sur le plateau de Pièce Grande…
Des poids de filets de pêche, des galets aménagés en forme de pics ou de rabots, des haches en pierre polie, des meules et des broyons sont les vestiges de la vie de ces premiers agriculteurs et éleveurs établis à Larra.
2- l’Antiquité :


Bronzes antiques découverts à LARRA

Découverts à En Bergé, quelques fragments de poterie dite « rubanée » (c’est-à-dire décorée à l’aide de l’empreinte d’un cordage) sont certainement des traces de cette civilisation des « champs d’urnes » qui occupa la région Toulousaine vers moins 2000 ans… Une période d’importants flux migratoires et commerciaux (notamment les Grecs qui recherchaient les métaux précieux tels que l’or de l’Ariège ou du Guadalquivir en Espagne). L’âge de la pierre s’achève pour laisser la place à celui des métaux… Vers le 5ème siècle, alors que notre sud-ouest est peuplé par des Celtes, des Ligures ou des Ibères venus en grand nombre, à Larra on trouvera à Pièce Grande les vestiges d’un petit village certainement bâti par ceux qui seront à l’origine de la construction de la ville de Toulouse : les Volques Tectosages. Il s’agissait d’une tribu originaire des rives du Danube. Des guerriers redoutables qui au 4ème siècle réussirent à vaincre les Grecs à Delphes et surtout les Romains à Rome !
Ils pillèrent ces villes et accumulèrent à Toulouse de grandes richesses que les romains leur reprendront vers moins 100. Nous devons à ces Gaulois les légendes de Brennus et surtout celle de « l’or de Toulouse ». Lorsque les Romains s’installent dans notre région celle-ci connut alors une longue période de prospérité. Un vaste dispositif défensif fut mis en place pour protéger Toulouse et la situation de Larra à l’entrée de la vallée de la Save, entraîna la construction d’un fort défensif au lieu-dit Mayras, et une ceinture de postes de surveillance (Fourclins, Fourtoux et le fort d’Agia en sont probablement les vestiges) formant une ceinture protectrice autour de Toulouse… Ces faits anciens ne sont pas tous écrits, mais ils apparaissent grâce à l’étude des noms de lieux (étymologie) et par les recherches archéologiques au sol qui confirment les hypothèses. Le petit village Gallo-Romain aura peut-être également été protégé par une sorte de muraille ? En effet, lors des travaux du lotissement, Michel avait découvert et photographié des vestiges d’une enceinte de galets et de taégulés à la limite du lieu-dit « les Balagas ». Lors de son étude des noms de lieu de Larra, Jean louis Frapech devait lui préciser que « les Balagas » signifient « les murailles » !