2005 Mars – Compte rendu

Compte-rendu de la réunion du vendredi 4 mars 2005 au château de Larra.

Notre Dame d’Alet (Conférence de Jean Louis FRAPECH)
Située aujourd’hui sur les hauteurs de Montaigut, la chapelle aura sans doute été déplacée au cours de son histoire… En effet, les textes anciens évoquent son origine sur les terres de Raymond le laboureur qui se trouvent un peu plus loin à la limite de Daux et Montaigut, au lieu dit « Belchrestien »…
C’est là que celui-ci, en labourant sa terre avec ses boeufs, mis à jour la statue fort ancienne, noircie par les siècles. Étrange et mystérieuse découverte en qui il vit aussitôt un signe divin qui lui imposa naturellement l’édification d’une chapelle pour honorer cette apparition céleste…
Bien entendu, la ferveur autour de ce lieu miraculeux ne cessa plus et, au fil des décennies, l’antique chapelle devra sans doute être mal en point, réparée et enfin reconstruite et par la même occasion probablement déplacée à l’emplacement que nous connaissons actuellement.
Aujourd’hui, avec nos connaissances en archéologie, nous pouvons plus justement analyser la découverte de notre laboureur car nous savons désormais que celui-ci avait relevé une statue qui se trouvait sur un ancien lieu de culte Gallo-romain ! (Ce qui n’enlève rien au mysticisme du lieu…)
En effet, ce genre de trouvaille fortuite est souvent arrivé au cours des temps, notamment au cours de fouilles archéologiques. Il s’agit toujours d’effigies de personnages féminins parfois en bois, en pierre, en terre cuite, en bronze ou même en ivoire sur les sites préhistoriques ou néolithiques.
(Divinité celtique découverte dans une tourbière)

Toutes les civilisations ont ainsi vénéré la femme car c’est elle qui, depuis toujours, représentait la fécondité ! En donnant naissance aux enfants, en les nourrissant, elle symbolisait la survie de chaque communauté d’où l’usage de la « déifier » , la représenter sous forme de statue et prier collectivement au cours de diverses cérémonies pour que les chasses, les récoltes, les cueillettes soient toujours fructueuses.
Souvent ces statues seront placées devant la parcelle de terre qui nourrissait le groupe (un peu comme les croix de rogations du siècle dernier)… parfois dans la maison lorsqu’il s’agissait des « Larres » (divinités protectrices du foyer)…
Ce culte de la mère nourricière se retrouve dans de nombreuses civilisations. Rappelons-nous, par exemple, d’Isis l’égyptienne, Déméter et Gaia dans le monde Gréco-romain, Freyr chez les Wisigoths, les Meyres chez les celtes et enfin la vierge Marie pour les Chrétiens.
On note encore de nos jours cette tradition des fêtes locales qui, dans nos villages, se faisaient soit en juin ou en septembre, on le devine, au moment des semailles ou au moment des récoltes… (Périodes associées à la Vierge Marie)
Sachant que les Celtes avaient pour usage de faire des dons à ces divinités, et qu’au Danemark ils offraient entre autre des anneaux de bronze, Michel Hastenteufel se demande si, là, réside l’explication du fait qu’il a trouvé de nombreux anneaux de bronze dans les anciens labours de la commune ? La question se pose également au sujet des deniers qui sont également abondants sur ces parcelles.… Ne peut-on y voir des coutumes de dons à la terre pour augmenter la générosité de la déesse « mère » ? H.M

Un Blason pour LARRA

Voici la maquette établie par le groupe d’histoire de Larra.
Sur fond d’azur, la crosse qui évoque à la fois Grand-Selve et Saint Séverin, puis la gerbe de blé pour représenter notre terroir et enfin les lys et le blé qui remémorent la tutelle historique de Grenade sur Garonne… C’est notre ami Jean-Louis FRAPECH spécialiste en héraldique et passionné d’enluminures qui va finaliser le projet de blason que nous soumettrons aux larrassiens à l’occasion des festivités de commémoration du 50ème anniversaire de la création de LARRA…

Histoire du BURGAUD
Après deux années de recherches sur l’histoire de son village, notre ami Claude RANNOU a rédigé et publié un roman historique qui nous plonge dans l’atmosphère du village à l’époque des croisades (1252). Remarquablement écrit, son ouvrage est à lire absolument.
Disponible à Grenade (Librairie Grand Selve) ou ALAC.

Procession à Notre Dame d’Alet
(Jacques SIRVEN)
Si nous connaissons mieux l’histoire des origines de la chapelle de notre Dame d’Alet, et si nous savions que jusqu’après guerre les larrassiens s’y rendaient chaque année en procession avec beaucoup de ferveur, Jacques SIRVEN nous précise que c’est en 1743 que nos villageois supplient les autorités religieuses de Toulouse d’autoriser cette procession.
En fait, un événement terrible était survenu à cette époque qui provoqua dans toute la région une forte mortalité ! Plus de dix décès à Larra au seul mois d’avril de cette année… Tous frappés par un mal mystérieux qui bien plus tard fut interprété comme ayant été une épidémie de Grippe très virulente !

Des monnaies avant la révolution…
(Michel HASTENTEUFEL)
Des deniers tournois, des liards, des sizains, des douzains, des quinzains, des sols, des écus, des livres, des louis…… Des monnaies royales qui se déclinaient souvent en double, demi, tiers, quart, cinquième, sixième, huitième, dixième, douzième, seizième et vingtième, tous représentés par autant de pièces différentes ! Certes le monnayage royal était complexe et à l’époque ou les calculettes électroniques n’existaient pas, on avait heureusement des ouvrages destinés aux commerçants dont les interminables colonnes prévoyaient le prix de toutes choses pour toutes quantités !
Michel présenta un tel livre de calcul ainsi qu’une collection de monnaies trouvées à Larra