2005 Novembre Compte rendu

HALLOWEEN 2005 à LARRA

Les jeunes enfants de LARRA n’ont pas manqué de contribuer à l’expansion de cette fête qui nous vient d’outre atlantique… Ils allaient, sans trop savoir pourquoi, de maisons en maisons en quête de bonbons que nous avions eu la précaution d’acheter à leur intention!
Saviez vous que si vous ne leur donniez rien, selon la tradition, ils étaient en mesure de vous demander un gage pas forcément plaisant?
En effet, après avoir transité par l’Irlande puis les Etats Unis, cette ancienne fête celtique bien de chez nous, nous enseigne que ce jour là, les âmes des morts sont en errance entre le pays du bien et celui du mal et que gare à vous si vous ne leur offrez pas des gourmandises pour leur être agréable!
Rebaptisée « Halloween » après que le pape Grégoire IV eut introduit en France, en 837, la Toussaint fixée au 1er novembre, la fête celtique de Samain existait voici plus de 2500 ans et se déroulait tous les 31 octobre : adoptée par les Gaulois, elle marquait pour les peuples celtes la fin de l’été, le début d’une nouvelle année, et constituait un moment privilégié de rencontre entre vivants et morts.

VEHADA OCCITANA (VEILLÉE OCCITANE)

Le vendredi 4 novembre, nous avons assisté à la veillée organisée par “Lo Luquet Occitan” à Grenade.
Il faut féliciter les efforts de cette association pour perpétuer cette langue toujours vivante dans notre pays depuis ses origines qu’il faut certainement rechercher dans toutes les peuplades qui se sont établies dans notre grand sud après le néolithique…
Christian CABE nous précise même:
“… il ne faut pas assimiler l’Occitan à un “patois” français mais plûtot à une véritable langue avec quelques variantes régionales certes mais une telle unité d’ensemble qu’il s’agit en fait du véritable français! Une langue qui ne cessera d’évoluer vers notre vocabulaire actuel, lui même en constante et permanente métamorphose au gré des mouvements migratoires et des échanges mondiaux…”
Ainsi, il faut conserver l’Occitan au même titre que notre patrimoine et veiller à ce qu’il ne disparaisse pas afin de ne pas oublier notre identité et nos racines…
Il est évident que tout chercheur en histoire locale sera obligé d’y puiser les éléments de compréhension de notre passé. L’étude des noms de lieux en est un des meilleurs exemples car ils conservent toujours en eux la mémoire d’une famille, d’événements, de croyances, de traditions etc… et leur décryptage nous révèle des pans entiers de notre histoire locale!

SAVE et GARONNE


En cette fin du mois d’octobre, la commission socio culturelle, sportive et touristique de la communauté de communes, présidée par Mr Jean Marc Vizzini, avait convoqué les 186 associations recencées du territoire pour une rencontre destinée à présenter et expliquer les objectifs et les moyens mis en œuvre pour développer le milieu associatif de la zone.
Ainsi, devant une soixantaine de présents, il expliqua que désormais, Save et Garonne aidera chaque année un quota de deux ou trois projets inter-associatifs présentant un intérêt communautaire et proposant des activités éclatées sur au moins deux communes …
(Une pré-annonce succincte avait été publiée dans le bulletin “Save & Garonne” du mois de juillet dernier.)
Le choix des projets aidés sera fixé par la commission composée de membres des communes institués au prorata du nombre d’habitants à savoir un pour mille.
Larra n’aurait donc qu’une seule voix. Le montant du budget dont dispose la commission n’a pas été précisé mais une date butoir pour le dépôt des projets pour 2006 est fixée au 15 décembre 2005!
Le projet de spectacle historique “son et lumières” que prépare notre groupe pour l’an prochain pourra-t-il être bouclé avant cette date et bénéficier d’une aide financière?
Les critères d’éligibilité pourraient correspondre mais établir un budget prévisionnel en à peine trente jours semble une gageure. Les participants à la réunion ont d’ailleurs pour la plupart été surpris de n’apprendre l’existence de cette aide financière que si tardivement d’autant plus que Mr Jean Marc VIZZINI révélait que cette année une aide avait déjà été accordée par la commission au bénéfice d’une association pour un projet de cinéma itinérant entre Grenade et Larra!..
Ainsi, suite à cette réunion d’information, plusieurs questions peuvent nous interpeller notamment celle qui concerne le choix de Save et Garonne de prendre en charge cette gestion socio-culturelle qui est en réalité complètement facultative selon les directives de la loi Chevènement?
Sans contester l’utilité d’un soutien au développement touristique (office de tourisme intercommunal) on peut donc s’interroger si le soutien financier incitatif en faveur de grands projets culturels intercommunaux ne va pas à long terme décourager les petites structures locales dans leurs projets de moindre importance et souvent similaires… la diversité n’est-elle pas toujours préférable à l’uniformité? L’avenir nous le dira…

ÉGLISE de LARRA :
Elle recèle un trésor !
(Exposé de Michel HASTENTEUFEL)

L’Assomption de la Vierge (1777) Église de LARRA

Étudier notre patrimoine peut parfois nous permettre de découvrir de véritables trésors bien souvent passés inaperçus… Le somptueux tableau de l’Assomption qui se trouve dans le chœur de notre église en est un bon exemple. En s’intéressant de près à son auteur, on aura même la surprise de découvrir tout un pan très important de notre histoire Toulousaine et même un enjeu national qui ne peut se résumer à quelques simples références biographiques concernant Joseph ROQUES !
JOSEPH ROQUES

Né à Toulouse le 1er octobre 1754, mort dans la même ville le 27 décembre 1847.
Elève de Jean-Baptiste Despax puis de Pierre Rivalz à l’Académie de Toulouse, il expose au salon pour la première fois en 1772 des copies de Subleyras et Rivalz.
En 1777, à 23 ans il peint l’Assomption exposée à Larra.
En 1779, après avoir obtenu l’année précédente le grand prix de l’Académie, il se rend à Rome.
A l’Académie de France, il semble avoir rencontré David.
De retour à Toulouse en 1782, il ouvre un atelier mais est appelé bientôt à succéder à Gamelin à la direction de l’Académie de Montpellier.
En 1786, revenu définitivement dans sa ville natale, il commence une fructueuse carrière de portraitiste et de peintre religieux cependant compromise durant la décennie révolutionnaire.
Témoin attentif de la vie toulousaine, il s’attachera, de la Révolution à la Restauration, à fixer les événements marquants de l’histoire de sa ville.
La réhabilitation des églises paroissiales sera l’occasion de ses importants travaux pour la Daurade et la Dalbade principalement, lesquels le placeront au premier rang de la peinture régionale. Sa plus grande gloire sera d’avoir reçu de 1791 à 1797 le jeune Ingres dans son atelier.
C’est ce dernier qui le fera nommer correspondant de l’Institut où ils siégeront ensemble en 1833.
Son élève Ingres disait qu’il était « le créateur de ce que les autres n’ont fait que développer »!
Il fut l’un des artistes toulousains les plus prolifiques sous l’Empire et la Restauration.
Son oeuvre, marqué par l’éclectisme des sources tend parfois vers le romantisme. En tant que décorateur, son oeuvre la plus aboutie demeure le cycle consacré à la Vie de la Vierge ornant le chœur de l’église Notre-Dame de la Daurade de Toulouse, réalisé au cours des années 1810-1820.
Inscrit dans le renouveau de l’esprit religieux qui marque le début du XIXe siècle (Chateaubriand, Le Génie du christianisme), il illustre le retour aux sources italiennes et l’influence d’Ingres, auquel l’artiste restera lié tout au long de sa vie. Son Autoportrait ainsi que ses Bergers de la vallée de Campan (1835) dénotent eux aussi l’ascendant artistique de son brillant élève.
A la fois portraitistes et “photographes” d’avant la photo, les peintres furent longtemps des valeurs prestigieuses pour lesquels, on établissait des écoles d’Art, et dont on se disputait les meilleurs pour témoigner de leur époque.
Les écoles de Paris et Toulouse menaient une concurence acharnée qui ne se différenciait que dans les tendances artistiques.
A Toulouse, le style “néoclassique” qui en appelait à la tradition classique et à l’Antiquité, possédait des racines profondes et connut une longévité considérable.
Dès son origine cependant, ici comme ailleurs, il fut traversé de courants divers, parfois divergents.
Si Toulouse n’a pas connu à l’instar de Paris de rupture brutale entre le passé et le présent, cela tient précisément à ce qu’elle avait ignoré le style rococo en faveur d’un baroque renouvelé à tendance classicisante illustré par les personnalités d’Antoine Rivalz, Pierre Subleyras et Jean-Baptiste Despax en peinture, de Marc Arcis et Pierre Lucas en sculpture. Ces artistes étaient proposés comme modèles aux élèves de l’Académie dont ils furent par ailleurs les inspirateurs ou les créateurs. Toulouse s’enorgueillissait encore du rôle de premier plan joué à Rome par Pierre Subleyras parmi les précurseurs du nouveau langage artistique.
C’est en 1748, que son fameux tableau de La Messe de Saint Basile, alliant la sobriété classique au goût antique, avait été mis en place dans la basilique Saint-Pierre de Rome, salué par l’enthousiasme des peintres qui seront la première génération néo-classique. A cette date, son élève Pierre Rivalz, imprégné de l’esprit nouveau par un séjour de près de dix ans en Italie, était retourné à Tou-louse où il avait participé avec Jean-Baptiste Despax à la fondation en 1746 de la Société des Arts qui deviendrait en 1750 Académie Royale. Ce dernier s’était quant à lui rendu à Paris de 1742 à 1746, en ces années où le comte de Caylus tentait de réformer l’Académie et que le style Rococo était en butte aux vives attaques des polémistes.
Ce sont ces derniers qui fonderont véritablement le Néo-Classicisme toulousain, marqué dès l’abord par une sur-prenante diversité d’approches : Jacques Gamelin entrera dans l’atelier de Jean-Baptiste Deshays, Guillaume Goudin et Joseph Roques suivront l’enseignement de Joseph Vien à quelques années d’intervalle, Laurent Dabos se rendra chez François-André Vincent… Formé à Toulouse par son père, François Cammas choisira pour sa part l’atelier de Louis-Jean-François Lagrenée et Pierre-Henri de Valenciennes, seul élève notable de Despax, celui de Gabriel-François Doyen.
Ces artistes, et d’autres encore, ouvraient l’une des plus belles pages et sans nul doute la plus riche de l’art toulousain.
Il appartiendra à Joseph Roques d’assurer la continuité du style dans son expression locale en formant les peintres de la génération suivante, parmi lesquels le premier de son temps, Jean-Auguste Ingres.

DAVID (Jacques Louis) (Paris, 1748 – Bruxelles, 1825), peintre français, chef de l’école néo-classique. Il voyagea en Italie (1779-1780), fut député à la Convention et peignit pour les Jacobins son admirable Marat assassiné (1793, Bruxelles). Emprisonné après la chute de Robespierre, il fut amnistié sous l’Empire, dont il devint le peintre officiel. La Restauration l’exila à Bruxelles. Son atelier fut célèbre et il eut pour élèves Gros, Isabey, Ingres, Girodet.

RIVALZ (Antoine), né à Toulouse en 1665, mort dans la même ville le 11 décembre 1735. Il fut nommé en 1703, peintre de l’Hôtel de ville. Il prépara l’établissement de l’académie royale de peinture, sculpture et Architecture de la ville de Toulouse.

RIVALZ (Jean Pierre), plus connu sous le nom de chevalier Rivalz, né à Toulouse en 1718, mort dans la même ville le 26 juillet 1785 ; élève d’Antoine Rivalz son père, et ensuite de Subleyras.
Le chevalier RIVALZ a publié, sur les arts dépendants du dessin, plusieurs opuscules intéressants. Il légua a l’Académie des Sciences de Toulouse, qui l’avait choisi pour dessinateur, les inscriptions antiques, recueillies par lui dans les Pyrénées.
« Ce peintre, est-il dit, dans la Biographie toulousaine, n’adopta jamais les principes qui avaient amené la déca-dence de l’Ecole française ; il fut toujours fidèle aux bonnes doctrines et aux règles du vrai beau. A son exemple, ses élèves soutinrent l’honneur des Beaux-Arts dans la ville de Toulouse. On distinguait parmi eux M. ROQVES père, membre aussi de l’Académie de Peinture et professeur, artiste avantageusement connu par un grand nombre de compositions pittoresques justement estimées.

SUBLEYRAS (Pierre), né à Uzès en 1699, mort à Rome en 1749.
Elève de son père et d’Antoine Rivalz, Subleyras vint à Toulouse n’étant âgé que de seize ans. Antoine Rivalz le reçut dans son école et lui prodigua des conseils et des leçons.
Le jeune artiste fît de grands progrès, et exécuta plusieurs tableaux pour le plafond de l’église des Pénitents-Blancs.
Il partit pour Paris en 1724, remporta, deux ans après, le grand prix de peinture, et fut envoyé à Rome , avec le titre de pensionnaire du roi, en 1728.