ÉVOCATION : Le
MAQUIS ROGER (Suite)
(Michel Hastenteufel)
» Lors de notre précédente réunion, nous évoquions les événements survenus à Larra lors de l’action du Maquis Roger qui espérait retrouver un stock d’armes dissimulé dans notre village. Lors de cette deuxième intervention, nous avons examiné sur une carte les divers camps qui seront établis par les Maquisards dans notre région. Ceci est utile pour se rendre compte de leurs difficultés pour pouvoir se dissimuler face à l’occupant et à la milice omniprésents.
Centrée sur Grenade, la zone d’action s’étirait le long de la Vallée de la Save, de L’Isle-Jourdain au sud à Cabanac au nord en passant par Bouconne et Cadours. Toute cette région était heureusement très amplement boisée et facilitait donc les déplacements discrets d’hommes et de matériel en fonction des alertes.
Lors de sa structuration en 1943, deux groupes furent formés: le secteur Cadours/Grenade cantonné à Naples (forêt du Burgaud) et le secteur Léguevin, l’Isle-Jourdain/Samatan, cantonné dans la forêt de bouconne.
L’arrivée des Allemands à Grenade obligea le secteur de cette région à s’éloigner vers Séguenville près de Cabanac et ceux de l’autre secteur vers Lias après l’Isle-Jourdain dans le Gers. C’est à Lias que les deux groupes se rassemblèrent lors de la mobilisation après le débarquement du 6 juin 44. L’insécurité les obligea à déplacer constamment leur camp des bois du château de Caumont jusqu’à Cabanac puis enfin Naples.
A Naples, ils subirent une attaque en force et durent se replier vers Sainte Livrade puis à nouveau Cabanac pour repartir encore vers le Gers. Des mouvements incessants et dangereux qui éprouvaient les hommes.
Albert CAROVIS dit JEAN fondateur dès 1940 du groupe de résistants de Grenade avec quelques compagnons irréductibles, entre autres : MM. ROUSSEL, MICHAUD, LACONDE, GIBERT, DUPUY, GROS… et qui deviendra en 1944 le Maquis ROGER.
En 43, le comité s’adjoint Mr. MARCHAND, dit « André » qui militait déjà dans la Résistance de Toulouse. C’est lui et ses agents de liaison qui organisent, d’une façon magistrale, la résistance dans le Canton de Grenade et les communes d’Ondes, Saint-Jory, Castelnau-d’Estretefonds, Saint Rustice, Cornebarrieu, Mondonville, et Aucamville (Tarn et Garonne).
JEAN sera nommé Président du Comité départemental de Libération de la Haute Garonne et chef de l’Armée Secrète (AS).
La stèle du Maquis Roger qui commémore la Bataille de Naples au Burgaud.
A ce carrefour fut stoppée le 18 juillet 1944 l’attaque allemande contre le Maquis.
On apprendra par la suite, que les pertes allemandes s’élèvent à 26 morts et 40 blessés. Le Maquis a à déplorer la perte de JOSEPH blessé lors du combat et capturé. En effet, il sera massacré 3 jours après par la Gestapo à Buzet, (alors que le 23 Août, on le croyait toujours prisonnier). On déplorera aussi la perte de MAGNY, blessé au ventre et décédé peu après, malgré les soins dévoués du Docteur PRADEL.
Un hiver rigoureux, mais sec !
Chacun d’entre nous aura remarqué que cet hiver 2005/2006 se distingue par un froid presque inhabituel…
Les réserves de combustible de chauffage qui s’amenuisent sont là pour nous le prouver… Après le givre du 24 décembre, c’est la neige assez abondante qui a recouvert notre campagne d’un manteau blanc d’une dizaine de centimètres tombé le 28 janvier…
Malgré tout, malgré la beauté des images, il subsiste une autre inquiétude car il est évident que depuis cet été, il ne pleut que très rarement dans notre région au point que si cela ne devait pas se rétablir prochainement, il faudra se préparer à subir des restrictions d’eau.
Déjà nos amis agriculteurs hésitent à semer du maïs et s’attendent à des difficultés pour rentabiliser leurs exploitations…
Un nuage de poussière derrière la charrue lors des labours de février, n’est pas très normal!
L’abbé Marcel DIRAT, un curé de campagne…
(Michel Hastenteufel)
L’abbé Marcel Dirat nous a quitté quelques minutes avant minuit le 01 Octobre 2005 après plusieurs jours de souffrance. Son agonie prenait fin avec beaucoup de sérénité et de confiance. A l’image de sa vie il rayonnait de sérénité et de confiance. Il croyait à la vie et n’avait de cesse de le répéter comme si, conscient de celle qui lui échappait, il n’y en avait qu’une, avec une partie humaine et une partie spirituelle, équilibré, il aimait la vie, il aimait les Hommes avec le souci permanent de faire plaisir aux autres, de leur apporter ce qu’il pouvait leur apporter d’un simple sourire à un sacrement.
Toujours à l’écoute dans sa vie et jusqu’au bout de son existence, il se souciait toujours des autres. Aux personnes qui l’accompagnaient les dernières semaines il leur demandait toujours de ne pas s’attarder, qu’il allait bien et qu’elles rejoignent bien vite leurs familles et leurs proches. Il nous invitait tout comme lui a consacrer sa vie à sa famille, à ses amis à « son entourage » aimait il à dire.
Il était né le 16 avril 1920 à Pelleport. Dans sa treizième année, il devait le 2 mars 1933 perdre son père, victime des suites de la grande guerre. Il perdra sa mère qu’il aimait tant le 14 janvier 1979. Il sera ordonné prêtre en 1953 à l’âge de 33 ans.
Avant son sacerdoce, il avait secondé sa mère et son frère aîné sur l’exploitation familiale qu’il dirigea lui-même durant la captivité de son frère de 1939 à 1945. C’était l’époque où il apprenait le latin en tenant le brabant que tirait une paire de bufs. Il avait été contraint de délaisser ses études, mais, vers sa vingt cinquième année, il renoua avec les études, persuadé qu’il était, qu’il deviendrait prêtre un jour. Il manifesta durant cette période un insatiable appétit de savoir. Il suivait avec intérêt les cours par correspondance de l’école d’agriculture de Purpan, en même temps qu’il dévorait les uvres de Balzac, Hugo, Dumas ainsi que de très nombreux ouvrages de littérature religieuse. Ce furent ensuite cinq années d’âpre travail au grand séminaire.
De son premier vicariat à Laffourguette, un quartier périphérique de Toulouse, l’abbé Dirat conserve le souvenir de la rencontre avec des gens simples et chaleureux. Mais, c’est en Comminges où son ministère devait le conduire plus tard, qu’il « a laissé son cur » pour reprendre sa propre expression. « J’étais le curé de quatre paroisses: Estancarbon, Landorthe, Le Savartnès et Liéoux où j’ai vécu des années heureuses, avant de retourner dans mon terroir d’origine ». Prêtre et heureux de l’être, Marcel Dirat portera la soutane traduisant sa conception traditionaliste de son sacerdoce. Marcel Dirat dira d’elle: « L’habit ne fait certes pas le moine, mais il le désigne et en rappelle l’esprit de don total et de fidélité à l’Église ». En 1963, il viendra donc administrer les paroisses de Bellesserre, Launac, Galembrun, Larra, Le Burgaud , Drudas et Saint Cézert. Résidant à Larra au Cantou, il établira son presbytère à Launac.
On se souvient que passionné de généalogie et d’histoire locale, il fit partie du groupe d’historiens de la charte intercommunale des cantons de Cadours et Grenade qui fut à l’origine en 1987, des associations d’historiens de ces deux cantons. Il publiera plusieurs opuscules : histoire de Launac, Galembrun, Larra, Le Burgaud, Saint Cézert ainsi qu’un « circuit Marial au pays de Cadours, Grenade et Verdun sur Garonne ». Il était fidèle; fidèle à sa terre où il avait profondément ancré ses racines, fidèle à ses amis de tous bords de tous horizons et même de toutes convictions mais aussi fidèle à ses convictions. Son cur comme sa porte étaient toujours ouverts à la sincérité et à l’authenticité. Heureux d’être près des siens, de sa terre qui lui avait transmis sa force, il gardait beaucoup d’amour pour ses paroissiens. Chacun ou chacune des personnes qui l’ont côtoyé avait une place privilégiée dans son cur et il continue à veiller sur nous tous et à nous accompagner.
Galembrun : montagne noire ?
(Jean Louis Frapech)
Passionné d’étymologie, Jean Louis Frapech revient sur les hypothèses concernant l’origine du nom de cette ancienne bastide qui rappelons le garda son appellation lorsqu’Izarn Jourdain seigneur de Launac lui attribua sa Charte de Coutumes le 14 mai 1290.
En fait, il existe plusieurs origines possibles en examinant les divers languages anciens, que ce soient le latin, le celte, l’occitan et même le basque.
Le suffixe Gal signifie généralement le chef, ou le promontoire ou le rocher tandis que bronam évoque la couleur la plus sombre, parfois le noir.
On serait tenté de voir une relation avec le prince noir de sinistre réputation et ce d’autant plus qu’il sera administrateur de cette région au 14ème siècle.
Cependant, comme on le voit, les dates ne concordent pas.
Faut-il, retenir un sens patronymique à gallan et désigner un homme noir pour définir ce nom de lieu?
Cette solution est incertaine et il reste deux solutions en rapport avec l’idée d’un lieu élevé ou rocher de couleur sombre? Il faut reconnaître que cela semble correspondre à une caractéristique de ce lieu qui se situe effectivement sur une hauteur autour duquel subsiste une grande et sombre forêt résiduelle de chênes qui en hiver surtout se fond en une masse très sombre presque noire!
Le mystère subsiste donc et attise la curiosité…
A suivre…