2006 Mai Compte rendu

EDITORIAL
Une page d’histoire vient de se tourner avec la démolition définitive de l’Hospice Saint-Jacques de Grenade qui avait été bâti en 1294… Au cours de cette réunion du 12 Mai, nous avons évoqué avec une certaine émotion l’histoire de cet établissement qui avait accompagné durant 712 années la vie des habitants de notre contrée.
Hospice, hôpital puis maison de retraite, ces lieux ont contribué au bien être de notre communauté grâce au dévouement de nombreuses générations d’administrateurs et de personnes religieuses, infirmières ou agents d’entretien qu’il faut saluer. Les bâtiments eurent beaucoup à souffrir des épreuves du temps mais ils furent toujours restaurés, améliorés et entretenus avec soin, preuve de leur grande utilité pour la collectivité.
Ils cèderont désormais la place à un vaste ensemble résidentiel qui, souhaitons le, devra s’intégrer harmonieusement dans cette séculaire bastide de Grenade sur Garonne chargée d’Histoire.
Fort heureusement, la chapelle de l’hospice devrait être conservée et elle sera le témoin qui nous rappellera cette belle page d’Histoire locale.
Cette photo du début du siècle dernier nous révèle l’aspect de la bâtisse avant sa dernière grande restauration qui avait eu lieu vers 1955. On devine combien ces images sont précieuses pour l’étude de notre passé car elles nous permettent de lutter contre l’oubli et l’usure du temps qui passe…

Michel HASTENTEUFEL

La vérité historique sur PEARL HARBOR

(Christian CABE)
Toujours pour illustrer le décalage entre ce qui était enseigné dans les écoles et la réalité des faits historiques, je prendrais pour exemple la fameuse attaque prétendue « surprise » des Japonais contre la flotte militaire des États-Unis survenue à Pearl Harbor le 7 décembre 1941.
Entre les Japonais et les Américains, l’affrontement couvait depuis plusieurs années. Dans leur volonté de domination du Pacifique, les Japonais savaient qu’ils allaient se heurter aux Américains. Un des objectif du Japon impérialiste était d’assurer au pays des ressources en matières premières. Cet objectif se heurtait à la puissance des États-Unis dans la région. L’idée d’attaquer le port de Pearl Harbor était née au début de 1941 dans la tête du commandant en chef de la flotte, l’amiral Yamamoto. Une attaque par surprise pouvait permettre de détruire le potentiel militaire américain dans le Pacifique. À ce moment, pour les Américains, l’ennemi se trouvait côté Atlantique : c’est l’Allemagne nazie. « Tout au long de l’année 1941, Roosevelt et l’état major américain transféraient des unités navales du Pacifique vers l’Atlantique afin de gagner la bataille des sous-marins de la Kriegsmarine ».
Lors de l’attaque de Pearl Harbor, les bombardiers japonais détruisirent totalement trois cuirassés et 162 avions, endommageant sérieusement treize navires et plus légèrement cinq autres unités, faisant 2 403 tués et 1 178 blessés.
Aujourd’hui, il est clair que Roosevelt était parfaitement informé des préparatifs mais qu’il n’aurait volontairement pas anticipé l’attaque pour faciliter l’entrée en guerre des Etats-Unis devant les réticences de l’opinion publique à s’engager dans le conflit. En effet, pour lui, l’expansionnisme et la puissance Japonnaise étaient si inquiétants que cela justifiait une partie du sacrifice. Il n’avait sans doute pas pris la mesure de la détermination et de l’entraînement des Japonais. Le chasseur zéro passe aujourd’hui pour être un avion très efficace. La marine était équipée de cuirassés géants. Les porte-avions étaient au nombre de dix alors que la Marine américaine n’en alignait que trois dans le Pacifique et quatre dans l’Atlantique. De plus, tous les marins japonais étaient entraînés au combat de nuit sur des croiseurs et des destroyers qui n’avaient pas d’équivalent à l’époque! ».

Des périodes de troubles…

(Michel HASTENTEUFEL)

D’une longueur de 23 cm, cette pointe en fer découverte dans les labours de Pièce Grande est sans aucun doute un vestige d’arme de jet comme une lance par exemple.
Cet objet est très intéressant car il peut être associé à plusieurs événements violents survenus à cet endroit.
L’attaque des Francs en 260 dans la vallée de la Save, mais également l’attaque des grandes compagnies de brigands lors de la guerre de Cent Ans, sans oublier que nous étions là à la périphérie de la célèbre bataille entre Gaston Fébus et le Comte d’Armagnac en 1362 !
L’état d’ancienneté de cette pointe nous ferait plutôt pencher pour une des deux dernières hypothèses. Néanmoins, nous sommes là devant une preuve du grand danger qui guettait jadis nos prédécesseurs dans ce petit terroir larrassien!
En 1814, le passage de l’armée Anglaise de Wellington qui se préparait à affronter Soult et ses troupes à Toulouse lors de la célèbre bataille, dut faire frémir nos compatriotes autant que la colonne blindée allemande qui fit très bruyamment le tour de la commune en 1943 à la recherche des maquisards du Maquis Roger!

Louis COURETTE


Louis Courette nous a quitté et nous avons une pensée très émue envers lui car nous nous souvenons bien des longues conversations que nous avions chez lui à l’Avocat au sujet de Grand Selve. Il fut très affecté par le vol de la statue de la Vierge qui était à l’entrée de sa propriété, et qui provenait selon lui de cette ancienne abbaye. Il nous montrait aussi, très fièrement les galets datant de la préhistoire trouvés par lui dans ses vignes de l’Avocat!

Jean François TOURNIER de VAILLAC

(Jacques SIRVEN)

Jacques SIRVEN nous propose la lecture d’un acte de vente d’un bien situé à Launac et datant de 1741 qui est très intéressant car il décrit en forme d’hommage rendu par son vassal, tous les titres de Jean François Tournier de Vaillac, son Suzerin, Président à mortier au parlement de Toulouse, celui qui fera reconstruire en 1743 le château de Larra sous sa forme actuelle.

« Le onzième jour du mois d’avril mil sept cens quarante un après midy par devant le Notaire Royal de la ville de grenade soussigné et en présence des témoins cy après nommés: dans le château de Launac a été présent Noble Laurens De Courtade Du Bousquet, capitaine au régiment d’Agenois, infanterie, lequel ayant la présence de haut et puissant seigneur Messire Jean François de Tournier, chevalier, comte de Vaillac, baron de Launac et de Loubressac et de leurs dépendances, vicomte de gimois, seigneur de mauvezin, myvonne et autres places, conseiller du Roy en ses conseils, président au mortier en la souveraine cour du parlement de Toulouse, lui a dit et exposé qu’il possède dans la juridiction de Launac un domaine appelé Du Bousquet qui fut donné entrevifs par messire Louis de Carman Baron de Launac, seigneur de Negrepelisse à noble Antoine de Rapin par acte du quinze janvier mil cin cens quarante trois retenû par nous dit notaire de Montricoux sous la réservation de l’hommage et d’une paire d’éperons dorés d’acaptes et autant d’arrière acaptes; offrant le dit sieur de Courtade de faire tout présentement le dit hommage conformément au dit acte de donation en forme accoutumée dans la dite baronie de Launac et incontinent s’étant mis à genoux, la tête découverte a baisé le dit seigneur président et baron de Launac à la bouche, et a juré entre les mains du dit seigneur sur le teigitur et sur la croix d’être bon et fidèle vassal du Seigneur et de ses successeurs Barons de Launac et a promis de garder son honneur et dignité et de lui donner aide et secours de tout son pouvoir et ainsi que à la dame son épouse et à ses enfants comme aussy de favoriser et secourir ses officiers en leur absence et généralement a juré tout ce qu’un vassal est tenu de jurer à son Seigneur au dit Seigneur Président acceptant le dit Hommage reçu du sieur de Courtade en vassal et a promis et juré sur le teigitur et la croix être bon et fidèle Seigneur, de garder et défendre de tout son pouvoir et autrement a juré tout ce qu’un seigneur doit et est tenû de jurer envers son vassal, ayant déclaré l’un et l’autre que par le dit serment ils n’entendent rien jurer contre la souveraine autorité du Roy, et le dit seigneur président a déclaré qu’il tient quitte le dit sieur de Courtade des éperons dorés qui peuvent être dûs pour les mutations précédentes et le sieur de Courtade a dit et déclaré que le dit domaine Du Bousquet, sujet du dit Hommage, consiste:
1) premièrement d’une maison entourée de fossés avec quatre petites tours quarrées, une autre maison pour le mettayer, cour où il y a un portail avec crénaux, un pigeonnier, jardin partie de verger, partie de vigne, patu et terre labourable le tout joignant de contenance de six arpents dix sept places confrontant du levant avec le chemin de Launac à Verdun, du midy et du levant une vigne agrière du dit sieur de Courtade, au midy une vigne verger et terre restant au dit sieur de Courtade, y ayant autrefois entre deux un chemin qui conduisait de Galembrun au justices de Samson, du couchant terre restant au dit sieur de Courtade mouvante en enphitéose du dit seigner et Baron et, du septentrion le chemin de Launac à Grenade.
2) Plus une pièce de terre labourable, vigne et verger près de la dite maison du Bousquet de contenance de vingt six arpents dix huit places confrontant du levant le chemin de Launac à Verdun, du midy et du levant à deux reprises, terres de Bernard Costes fossé entre deux, du midy encore vigne de Jean Costes et terre agrière du dit sieur de Courtade sujette à l’oublie envers le dit Seigneur Baron, du septentrion une terre verger et vigne sus confronter et une vigne agrière du dit sieur de Courtade y ayant autrefois tout le long du dit aspect le chemin de Galembrun au justices de Samson.
3) Plus une autre pièce de terre, vigne bois et pré au dit lieu du Bousquet ou d’en meroe entre lequel bois et pré parcourrent le ruisseau d’ensaut ou d’endoucet, confrontant du levant … un arpent quinze places … de bouzigues au dit sieur de Courtade…. labourable… Et avec le chemin de Launac à Verdun, du midy le chemin de Galembrun à Grenade, du couchant avec un arpent douze places de terre et de bois aussy sujet à l’oublie et du septentrion avec le dit ruisseau et au delà du dit ruisseau avec le pré de demoiselle Marguerite Delherm veuve du sieur Jean françois Gaudin le dit ruisseau autrefois entre deux, contenant la dite pièce quinze arpents dix huit places.
4) Plus une autre pièce de terre pré et bois appelée communément la Garenne du Bousquet de contenance de quatorze arpents confrontant du levant avec le ruisseau de Merdans, du midy au pré et bois du Seigneur président du couchant avec le chemin de Launac à Verdun du septentrion une terre qui sera confrontée à l’article suivant y ayant autrefois entre deux le sus dit chemin de Galembrun aux justices de Samson.
5) Et finalement une pièce de terre, pré et bois auprès de la susdit lieu appelé a la Pesse de contenance de dix huit arpents confrontant du levant avec le dit ruisseau de merdans faisant en cet endroit la séparation de la juridiction de Launac avec celle de Grenade, du midy avec la pièce qui vient d’être confrontée chemin autrefois entre deux du couchant le chemin de Launac avec du septentrion une terre demi agrière du dit sieur de Courtade et du levant et septentrion avec pré du dit sieur de Courtade moitié agrier, moitié oublie, dans lequel domaine le sieur de Courtade a dit que suivant des lettres accordées a noble Antoine de Rapin sus nommé par le seigneur Louis de Carman de Negrepelisse le vingt huit mars mil cin cens quarante quatre signées de sa main et contresignées par le sus devant Notaire de Montricoux, il a le droit de faire construire un moulin de rivière et un colombier lequel colombier existe comme il en est fai mention ci dessus et il se réserve la faculté de construire le dit moulin, et le dit Seigneur président sen exeptions contraires chacun d’eux se réservant ses actions, de quoy les dits Seigneur et vassal ont requis acte octroyé:
fait et cité dans le château de Launac en présence de Mre Jean Goiran et Hugues Goiran Savizot avocats au Parlement , signer a la cède avec les parties et nous Jean Baptiste Dangla Notaire Royal de la Ville de Grenade soussigné et controllé au dit Grenade… »

Nous avons cru utile de retranscrire l’intégralité de cet acte car il exprime de manière précise les mœurs et coutumes anciennes qui seront, une soixantaine d’années plus tard définitivement abolies par les lois de la future république…

9, 10 et 11 juin 2006 : La Fête Locale à LARRA

(Michel HASTENTEUFEL)
Cette année, un tout nouveau « Comité d’Animation » a pris en charge l’organisation de notre fête locale.
Il est heureux qu’une nouvelle équipe se soit résolue à prendre le relais suite aux difficultés de l’an dernier. Un appel a été lancé par Pasquale Auzeral, la présidente, aux associations du village et ALAC a répondu favorablement en proposant l’ouverture de la Maison de l’Histoire et en donnant une aide pour tenir le bar durant les trois journées!
Cette expérience est très positive car la Maison de l’Histoire a connu un certain succès parfois dû à la fraîcheur qui y régnait alors que dehors la température avoisinait les trente cinq degrés!
Le dimanche, Michel présentait un petit film personnel « si Larra m’était conté… » à l’église et la quinzaine de spectateurs présents furent ravis de revoir une foule d’images et vidéos très anciennes du village!