Un hiver
2007 particulièrement clément et des températures si agréables qu’elles vous invitent à sortir pour profiter des attraits de la nature qui se réveille avec au moins quinze jours d’avance… Ce mois de février et ce début de mars ont vu le village s’activer comme une ruche: les joies du jardinage, le début des tontes de gazon, les labours et les semis… Les associations s’activent également: Poterie et arts du feu, le groupe histoire, le carnaval de l’amicale des écoles, les randonneurs etc…
Ci dessus, un petit clin d’œil à la commission « patrimoine » qui débutait l’an dernier avec un petit groupe de quatre personnes et qui rassemble aujourd’hui une douzaine de passionnés d’histoire locale représentant les communes de la communauté Save et Garonne: M. Jérôme De Coninck, Mme Danielle De Forni, M. Jean-Louis Frapech, M. Jacques Gilard, M. André Giraud, M. Michel Hastenteufel, Mme Anne-Marie Labezin, M. Claude Rannou, M. Claude Régnier, M. André Rocacher, Mme Chantal Selier, M. André Simon, M. Michel Comby.
Ensemble ils préparent la coordination des journées du patrimoine des 15 et 16 septembre prochains dont le thème adopté sera « les métiers et outils anciens »…
Autre petit clin d’œil à nos amis de l’
amicale des écoles qui cette année essayaient de relancer le Carnaval pour le plaisir des enfants du village. Un splendide char avait été confectionné avec, il faut le souligner, la contribution de notre ami
Mirko UTIKAL qui avait confectionné une splendide autruche criante de réalisme et un landeau aux formes très futuristes!
Ainsi cette fête puisant ses sources dans les vieilles traditions celtiques célébrant le solstice d »hiver et le renouveau de la nature printanière permettait à tous de faire la fête en changeant de peau grâce aux déguisements qui gommaient pour quelques temps tout rang social et offrait ainsi de l’espoir aux pauvres!
Un vieux rêve de l’humanité!
Le Cardinal Saliège…Vous connaissez? Lutter contre l’oubli…
(Abbé Jean Claude MEYER)
Il est des personnages qui, par leurs actions accomplies lors de circonstances très difficiles, méritent que l’on n’oublie pas leurs actes car ils servent la cause humaine dans son aspect le plus honorable.
Le Cardinal Saliège est certainement de ceux là :
Il fut nommé archevêque à Toulouse lors de la dernière grande guerre de 39-45.
Homme très fidèle à ses convictions, volontaire et rigoureux, le tout allié à un sens profond des relations humaines, il fut très vite informé des atrocités du régime imposé par Hitler envers les juifs et autres personnes résistantes…
Aussi, n’écoutant que son cur, avec abnégation et courrage, il contribua à sauver une multitude de personnes au péril de sa vie et surtout, bravant tous les dangers, il rédigea et fit lire dans toutes les églises des paroisses, une lettre restée dans toutes les mémoires qui dénonçait les atrocités du régime en place.
Pour rappeler la mémoire de cet homme remarquable, nous avons pu inviter un historien hors pair en la personne de l’abbé Jean Claude MEYER, auteur de plusieurs études et ouvrages sur la question religieuse dans notre région Toulousaine.
Un travail qui l’avait amené à étudier la vie de Saliège.
Un exposé de deux heures qui, malgré sa complexité, nous a fait revivre et comprendre l’existence de ce grand personnage.
Il est certain que le public présent à cette conférence n’est pas prêt d’oublier cette soirée très enrichissante… On consultera avec intérêt l’ouvrage publié par Mgr Joseph Chansou aux éditions Pélé Jeunes Région.
Notre photo :
une partie des amateurs d’histoire locale se prépare à découvrir l’exposé de l’abbé Jean Claude MEYER.
… »Compagnon de la Libération, médaillé de la Résistance, le Cardinal Saliège restera une des grandes figures de la Résistance à l’occupant durant la Seconde Guerre mondiale, une des grandes figures aussi de l’histoire religieuse de Toulouse qu’il va marquer pendant un quart de siècle de sa personnalité.
Le Cardinal Saliège est né le 24 février 1870 à Crouzy-Haut dans le Cantal. Il est ordonné prêtre en septembre 1895 et devient, deux ans plus tard, Supérieur du Grand Séminaire de Saint-Flour. Mobilisé en 1914, il participe à la Grande Guerre comme Aumônier Militaire. Affecté à la 163ème Division d’Infanterie, l’Abbé Saliège, se dépense sans compter, visitant quotidiennement les tranchées, malgré les violents bombardements, pour y donner ses soins et ses consolations aux blessés.
Démobilisé en 1918, il est nommé Evêque de Gap en 1925 puis Archevêque de Toulouse en 1928. Après la débâcle de juin 1940, Monseigneur Saliège poursuit ses activités ecclésiastiques mais, dès le mois de mars 1941, prend ses distances avec le gouvernement de Vichy, n’admettant ni ses principes totalitaires, ni sa législation antisémite. Patronnant des uvres caritatives en faveur des détenus des camps de Noé et Récébédou, réservés aux étrangers et notamment aux Israélites, il s’insurge contre le sort réservé aux Juifs dont le départ vers les camps d’extermination allemands commence le 3 août 1942 sous la direction de la Police de Vichy.
Ainsi, le 23 août 1942, il ordonne la lecture publique dans son diocèse d’une lettre pastorale restée célèbre. Bien qu’interdite par arrêté préfectoral, la lecture de cette lettre a quand même lieu dans la plupart des paroisses et surtout, sera reprise et diffusée sur les ondes de la BBC à Londres.
A partir de ce moment, Monseigneur Saliège participe pleinement à l’organisation de placement des Juifs, enfants et adultes, menacés par la déportation dans des lieux sûrs aux alentours de Toulouse. Après de nouvelles attaques portées contre le totalitarisme du National-Socialisme, l’Archevêque de Toulouse manque d’être déporté à son tour.
Le 9 juin 1944, deux hommes de la Gestapo se rendent à son domicile afin de l’arrêter. Ils n’y renoncent finalement qu’après avoir constaté l’âge et l’état de santé précaire de Monseigneur Saliège.
Après la libération, considéré comme le premier résistant de la ville, il est acclamé par 20 000 personnes sur la place du Capitole. Le 18 février 1946, il reçoit la Croix de la Libération en même temps que ses insignes de Cardinal. Le Cardinal Saliège est décédé à Toulouse, le 4 novembre 1956.
Il a été inhumé dans la cathédrale Saint-Etienne à Toulouse… »
Exposition : « le Maquis Roger »
(Michel HASTENTEUFEL)
A l’initiative de la FNACA, la salle des fêtes de Grenade sur Garonne a abrité du 4 au 9 mars une exposition de tableaux et documents sur les guerres 14/18, 39/40 et d’Algérie. Cette exposition était constituée de 35 panneaux dont certains mettent en évidence le travail de l’armée qui construit, instruit, soigne…
Sur le plan local, une série de panneaux évoquait le souvenir des maquisards du Maquis Roger et leur participation dans la libération de Toulouse.
De nombreux élus et personnalités étaient présents et ont mis l’accent sur le devoir de mémoire qu’il est nécessaire de véhiculer et particulièrement dans les écoles.
Mme Imbert, députée, a retracé les grands conflits qui ont marqué la France et dont il faut se souvenir pour garantir un avenir dans la paix.
« Des jeunes dans ce temps-là ont payé de leur vie leur volonté que la France garde son identité ».
A son tour, après avoir insisté sur le rôle des historiens pour contribuer au devoir de mémoire au côté des élus et des anciens combattants de moins en moins nombreux, M. Michel Hastenteufel a présenté un historique vidéo sur le Maquis Roger durant la guerre de 40.
Ce fut réellement un moment très émouvant pour toutes les personnes présentes lors de cette cérémonie d’inauguration.
9 juillet 1977 : la Save sort de son lit !
(Michel HASTENTEUFEL)
La dernière grande inondation de la Save?
C’était le 9 juillet 1977.
Durant trois journées, le village était vraiment isolé car toutes les routes étaient sous les eaux!
Des Larrassiens inquiets et surpris!
Une rivière pleine de vie…
C’est ainsi que l’on peut qualifier la Save…Il est assez facile d’imaginer son importance il y a dix mille ans vers la fin du dernier âge Glaciaire… Une époque durant laquelle, grossie par la fonte des glaciers pyrénéens, elle dessinait son lit à travers les sédiments accumulés par sa grande soeur la Garonne…La puissance de ces eaux allaient inlassablement former l’actuelle vallée au sein de laquelle elle se prélasse sagement aujourd’hui…Mais la Save généreuse voulut parfaire son œuvre : Chaque année , elle se réveillera au printemps et envahira les vertes prairies qui la bordent pour déposer un riche limon fertile…Ces inondations régulières, plus ou moins intenses suivant les aléas climatiques seront semblables aux battements d’un cur qui feront vivre sereinement toute cette vallée verdoyante au cours des âges…
Cette douce quiétude sera troublée depuis quelques décennies par les habitants de la vallée qui voudront la dompter afin de pouvoir exploiter de plus en plus intensément les riches alluvions accumulés durant des millénaires…On enserrera son lit entre de hautes digues…Chaque été on prendra l’habitude de pomper son eau à outrance, parfois comme certaines années, jusqu’à son assèchement complet pour cultiver le maïs insatiable.La Save assagie se rebellera tout de même à plusieurs reprises comme en 1875, en 1952 ou en 1977, comme pour prouver sa force…Elle bondira par dessus les digues pour retrouver à nouveau ses chères vertes prairies, et y répandre ses eaux brunes chargées de limon…
Un vieux film tourné en 1977 par André Duffaut nous fait découvrir la Save entourant la maison et les granges de Saint Séverin ! Ce cliché extrait du film nous montre l’allée de platanes qui mène à la propriété et donne une idée précise de l’ampleur de cette crue mémorable!
Liliane Vergnes (secrétaire de mairie) se souvient :
« La dernière grande inondation de la Save eut lieu le 9 juillet 1977… C’était la fête au village…L’eau monta tellement que toute la basse vallée était immergée…Tous les accès vers Grenade et Toulouse étaient coupés, et Larra se trouvait complètement isolé… L’eau était arrivée jusqu’à la maison de Saint-Séverin qui fut inondée…Par contre les maisons de Palahou, Esprécatory et Roquefort, bien qu’entourées d’eau ne furent pas inondées… Le Village fort heureusement perché sur le plateau fut également épargné…Après trois jours, l’eau commença enfin à se retirer… »
Michel Hastenteufel a digitalisé ce document inédit qui sera présenté sur grand écran lors de la réunion du vendredi 23 mars prochain au château de Larra…
Deux photos prises depuis le pont de Save à Larra nous faisant voir la différence entre le débit d’été et d’hiver…
Ci dessous une des dernières crues remarquable de la Save en 2000 qui inonde le D 87a qui mène vers le pont. Des images théoriquement rares car les autorités nous assurent que le cours de cette rivière est aujourd’hui sous contrôle car régulé grâce aux aménagements réalisés sur le plateau de Lannemezan.
Un « contrat de rivière » a même été mis en place pour assurer la qualité de l’eau et enfin l’entretien des berges.
Regrettons tout de même qu’il ne soit pas encore possible d’établir un chemin de randonnées car les berges ne font pas partie du domaine public…
Le château de Montaigut sur Save…
(Michel HASTENTEUFEL)
Cette image pourrait correspondre à la réalité si ce château n’avait pas été entièrement démonté et revendu après la révolution ! En fait, il s’agit d’une reconstitution virtuelle réalisée par Michel Hastenteufel d’après une esquisse du château datant de 1667 qui est conservée aux archives départementales.
Cette bâtisse impressionnante dominait la Save et les routes menant vers Grenade, l’Isle Jourdain et Toulouse. Une position très stratégique pour assurer le contrôle des déplacements et sécuriser les lieux.
Édifiée après la guerre de CENT ANS, cette demeure fortifiée remplace un premier manoir, propriété des seigneurs de Montaigut.
Flanqué de 4 grosses tours dominant la vallée de la Save, ce château est le siège d’une baronnie dont le seigneur le plus ancien connu est Faudoas Barbazan, en 1547.
Taillée, en 1500 environ, dans le comté de l’Isle-Jourdain la baronnie de Montaigut appartint d’abord aux Faudoas-Barbazan chevaliers de vieille souche.
Le premier des seigneurs de ce nom avait obtenu le fief du comte de l’Isle-Jourdain.
Le vendredi 20 avril prochain, Michel HASTENTEUFEL et Jean Louis FRAPECH débuteront un cycle de conférences à Montaigut pour faire découvrir aux habitants du village leur histoire ancienne : de la préhistoire jusqu’au moyen-âge…
Sur cette carte dite de « Cassini » datant de 1740, on indique bien le château de « Montégut » qui existait encore entre l’église et la chapelle de Notre Dame d’ « Allette »…