2007 Janvier Compte rendu


Mercredi 17 janvier… Une journée presque estivale ! Mais où est donc passé l’hiver? Coralie TOUZET animatrice au centre aéré du Sivom de Lévignac et ses collègues en profitent pour faire découvrir aux enfants de nos communes voisines LARRA et son histoire ! Pique nique à Cavaillé, visite du village avec jeu de piste, visite du château avec un guide d’exception : Mme de Carrière en personne… Visite de l’église avec projection d’un documentaire par Michel Hastenteufel et enfin la visite guidée de la « Maison de l’histoire » par Coralie qui connaît si bien notre histoire locale sur le bout des doigts et qui sait passionner son jeune auditoire complètement subjugué ! Que de futurs historiens en herbe qui ne sont pas prêts d’oublier cette journée récréative et instructive à Larra ! Notre livre d’or s’est rempli de plusieurs nouvelles pages très touchantes… Bravo Coralie qui avec ses collègues avaient même revêtu de somptueux costumes pour le plus grand plaisir des enfants! Merci d’avoir pensé à Larra!
« Histoire » et « passion» … Deux mots si complémentaires… 70 adhérents à Larra, 70 adhérents à Grenade… Les historiens de nos deux groupes ont certainement en commun d’être tous des passionnés!

Étude d’un acte de 1577
(Jacques SIRVEN)

Un scoop : La famille Tournier à Larra dès 1558 !..

La famille Tournier, en recherchant ses preuves de noblesse remonta jusqu’au 14 ème siècle où, trouva-t-on, ses membres étaient capitouls, chevaliers ou présidents au parlement ; les histoires de Toulouse et ses registres en témoignent.
Cette famille a conservé longtemps et avec une attention exemplaire les archives de ses procès, de ses achats d’immeubles bâtis ou non bâtis, des bilans de ses exploitations agricoles, des alliances, des lettres et documents divers. Ces archives, entreposées dans l’hôtel particulier de la rue des Couteliers à Toulouse ont été, sous la révolution, en partie ramenées sur une charrette à Launac (dont Eléonor de Tournier était seigneur et baron) et brûlées sur la place publique.
Au siècle dernier, ce qui en restait, entreposé sous le dôme du château de LARRA, dans de grandes panières d’osier, ainsi qu’en témoignait Raymonde de Carrière, a été remis à un libraire qui , heureusement les a cédées aux archives départementales du Tarn et Garonne à Montauban. D’autres ont atterri à Toulouse et peuvent être consultées aux archives départementales, d’autres encore, dispersées, quelques unes, enfin, conservées aujourd’hui dans la bibliothèque du château de Larra. Actuellement, on peut consulter une quarantaine de mètres de rayonnage de ces archives qui portent essentiellement sur les siècles 17, 18 et 19, mais plus on remonte dans le temps et plus les pièces sont clairsemées.
Sur Larra, la présence des Tournier est attestée par un Compoix ou Cadastre de Grenade commencé en 1516 mais utilisé encore en 1642. Il répertorie, sans date, les possessions de Me Anthoine Tournier, précisant entr’autres « tient à Larra et au collège trente deux arpents : terre, borde, pigeonnier et grange ».
L’acte d’achat de terre le plus ancien trouvé date de 1558. Anthoine Tournier achète un demi arpent de terre au Bramayre. Un des documents les plus intéressants concernant Anthoine Tournier est son testament établi en 1571 dont il reste deux copies incomplètes et dégradées. Il y cite le nom de ses quatre fils issus de son « dernier mariage » et les fait ses héritiers.
A Toulouse, le fonds des « testaments épars » des archives départementales nous donne le testament entier, lisible, de sa femme : Franquette Biarrote, fille d’Étienne, marchand de Toulouse et de Jeanne Batayre, elle même fille de marchand.
Elle teste le 26 avril 1577, six ans après son mari, en présence de quatre témoins, le notaire transcrivant ses volontés. Comme pour tous les testaments de l’époque, on y trouve :

  • Les considérations sur la mort
  • L’acte de foi et l’invocation à la vierge et aux saints
  • Le choix de sépulture: elle désigne le tombeau de son père Biarrote au couvent des frères prêcheurs et non celui où repose son mari Anthoine Tournier et plusieurs de ses enfants dans l’église des Augustins.
  • Elle fait des dons à douze filles pauvres, aux ordres mendiants, aux soeurs de Sainte Claire, à l’hôpital Saint Jacques et à sa chambrière.

Puis, elle institue chacune de ses filles héritière particulière par des dons précis et mesurés. Elle fait aussi des dons à ses filleuls et petits fils, payables seulement quinze ans après son décès. Elle institue enfin ses quatre garçons héritiers universels, envisageant l’éventualité du décès de chacun et de tous en précisant, dans les différents cas, celui qui se trouverait effectivement héritier. Elle organise le tutorat de ses plus jeunes deux enfants, ordonne de poursuivre les procès en cours et le rachat de biens antérieurement vendus. Elle insiste enfin pour que le partage successoral s’organise harmonieusement. Par son testament, on apprend :

  • Que son époux, Anthoine est décédé.

Qu’il lui reste quatre fils,

  • – L’aîné Estienne, docteur et avocat au parlement marié à Marguerite Dupin père de Gaston dont la testatrice est la marraine.
  • – Le second, Anthoine, docteur et avocat au parlement marié à Augustine Ragousta.
  • – Le troisième, Bernard, marchand, marié à Bertrande de Marignac; C’est lui qui assurera la descendance.
  • – Le quatrième, autre Estienne, pupille.

Qu’il lui reste quatre filles :

  • – L’aînée, Françoise, qui a épousé Jean de Colit, conseiller au siège de Villefranche de Rouergue
  • – La seconde Mondette qui a épousé Pierre Lamarque, huissier au parlement.
  • – La troisième Jeanne qui a épousé Bernard Boyer, marchand de Toulouse.
  • – La quatrième, Claire qui est encore à marier.

Par ce document, on perçoit le rapprochement de deux classes de la société du XVI ème siècle: la classe des riches marchands, le Batayre et les Biarrote d’une part et celle des parlementaires, les Tournier, les deux classes anoblies par le passage au capitoulat.
Le testament de Franquette Biarrote exigeait que « ses enfants ne puissent venir à aucun partage des biens tant que le jeune Estienne n’aurait pas atteint l’âge de 25 ans… »
Or, quatre ans plus tard, Étienne Tournier, l’avocat, constatant que, à cause de la communauté, « les biens s’en allaient entièrement en ruine et décadence », demande au tribunal en septembre 1581 que les biens puissent être partagés. Autorisation accordée sous réserve que Bernard, âgé de moins de 25 ans et Etienne encore pupille soient pourvus d’un curateur. Lamarque et Cambon, beaux frères acceptent la charge.
Les biens situés à Saint Sauveur reviennent à Etienne avocat et Etienne pupille.
A Anthoine, procureur et Bernard, marchand, reviennent les biens de Larra, ainsi qu’un jardin situé à Toulouse hors les murs, près de la porte de Montgaillard.
Les biens de Larra comportent un grand bâtiment pour une part et un petit bâtiment avec grange et four d’autre part. 126 arpents, soit 72 hectares de terres, vignes, bois, le tout décrit et partagé en 45 pièces de terre.
Ce dernier document disponible pourrait être l’objet d’une étude sur le terrain et les plans existants.
Vite, Anthoine disparaîtra des registres et des documents locaux et la lignée de Bernard continuera à prospérer par la finance, le parlement et l’acquisition de biens nobles.

HISTOIRE de L’AVIATION: des origines à l’Airbus A 380…
(Jacques BUZENAC)


Passionné par l’aviation depuis son enfance, Jacques BUZENAC aurait certainement beaucoup aimé faire carrière dans cet univers fascinant. Très jeune, il fréquente les aérodromes et s’initie même au pilotage. Appelé par d’autres fonctions, il n’en gardera pas moins un intérêt très poussé pour l’aviation dont il suit avec érudition les progrès.
Aujourd’hui, il en parle avec enthousiasme et à défaut de piloter un de ces aéronefs, c’est devant ses ordinateurs et vidéo-projecteurs qu’il nous présente un superbe documentaire personnel qui nous fait revivre en images commentées par lui même cette formidable épopée humaine!
Il n’est évidemment pas de notre propos, dans ce bulletin, de reprendre point par point l’exposé chronologique d’un siècle et demi d’histoire relatant dans le détail cette formidable épopée car de nombreux ouvrages spécialisés existent sur le sujet. Néanmoins, il nous reste, surtout, à féliciter notre ami Jacques BUZENAC pour sa performance, car la tâche était loin d’être évidente. Grâce à la qualité de son travail, tout l’auditoire présent a pu avec plaisir, soit découvrir pour certains, soit se remémorer pour d’autres, toute cette aventure qui dans notre région est tellement essentielle! Toulouse n’est-elle pas depuis si longtemps le creuset européen, sinon mondial, de ce rêve de l’humanité, qui consiste à voler dans les airs?

Pas un chat au village?

(Michel HASTENTEUFEL)


Je me souviens, que jadis les larrassiens se désolaient en parlant du quartier d’Emmenot, regrettant qu’autour de notre église il n’y avait que peu d’habitants en comparaison des hameaux, qui eux, rassemblaient l’essentiel de la population!
Il était donc très courant d’entendre la fameuse expression: « A Larra, il n’y a pas un chat au village »!
Depuis quelques années, la situation a bien changée grâce à la reprise de l’immobilier, et, surprise, cette photo prise place du lavoir à Emmenot ces jours-ci, qui vient mettre un terme définitif à cette expression désormais du passé ! Pas moins de sept chats profitent ensemble de la douceur de cet hiver !
Les chats, paraît-il, ont sept vies. En grec, on dit qu’ils ont sept âmes et incarnent la sagesse… Faut-il y voir un signe?