Réunion du Vendredi 04 décembre 2009 à 20h30 au château de LARRA
Michel HASTENTEUFEL
La période antique à TOULOUSE et LARRA Film vidéo
Jacques SIRVEN
Etude d’un acte ancien concernant LARRA
Jean CHAUDERON, notaire royal de Grenade (contemporain d’Henri IV et de Louis XIII)
Les anciens registres des notaires de Grenade sont normalement déposés aux archives départementales de la Haute Garonne or, les archives du Tarn et Garonne, à Montauban possèdent des registres de 3 notaires grenadains :
• LABORIE 1654-1667 (5)
• CAMPADIEU 1645-1652 (1)
• CHAUDERON 1593-1632 (30)
Les actes qu’ils contiennent montrent les préoccupations des habitants de nos villages à la fin du XVI° siècle. Ils font apparaitre aussi les différents niveaux sociaux où les problèmes de pauvreté apparaissent d’une façon toute différente qu’aujourd’hui.
Sur notre secteur Grenade-Larra ; car Larra n’est à cette époque qu’un terroir de Grenade ; on peut essayer en gros trois classes sociales :
• d’une part les nobles, les parlementaires en résidence principale ou secondaire à Grenade, les gros bourgeois, tous propriétaires de terre, métairies isolées (Caussaté, Cornac, Roquefort, Cavaillé, Purgatory,….) qu’ils donnent en fermage ou métayage.
• viennent ensuite les laboureurs qui possèdent des bêtes de traits et instruments aratoires et qui semble-t-il arrivent à se nourrir sur les terres qu’ils exploitent.
• enfin les brassiers ou travailleurs regroupés en ville ou dans les hameaux autour du patus (En Menot, En Coste, Cantegril, Bordevieille …..) Ils possèdent de modestes parcelles de vigne, un jardin, quelques petits lopins de terre qu’ils travaillent à la main. Ceux là sont tout disposés à faire des journées de travail lorsqu’il s’en propose. C’est le cas des estivaudiers – équipe de faucheurs ou de moissonneurs – qui se louaient au forfait ; ils ont une existence précaire.
Revenons à nos notaires, à leurs registres appelés minutes établis en un seul exemplaire, reliés à la fin de l’année dans l’ordre chronologique dont le notaire pourra à la demande faire des copies pour les intéressés.
Ces registres demeurent dans l’étude du notaire avec ceux de ses prédécesseurs. Ce n’est que depuis environ un siècle que les notaires déposent aux archives départementales les vieilles minutes dont ils n’ont plus à se référer.
CHAUDERON, notre notaire, se déplace chez le particulier pour les testaments. Le testateur étant le plus souvent “gisant dans son lit” ; il rédige aussi les actes dans son étude, il dit “sa boutique”.
Les actes peuvent porter, comme de nos jours, sur les moments de la vie de la personne (mariages, testaments, émancipation, succession….) Ils portent aussi sur les biens (ventes, locations, baux à demi fruits…..).
Mais on est surpris de constater que l’énorme majorité des actes est appelée “dette”, dettes les plus variées portant sur l’argent, le grain, les outils, le sel, les animaux, la dépense de bouche.
Pour ne retenir que des noms encore évocateurs on peut citer :
En 1627 :
• la dette de la confrérie St Jacques de l’église paroissiale de Grenade
• la dette de Pierre LATASTE, maitre charpentier
En 1628 :
• la dette de M. Antoine TORNIER docteur et avocat en la Cour
• la dette de M. Arnaud BUSQUE travailler
• la dette de la communauté du couvent St Ursule de Grenade
• la dette de M. Bernard MONCAMP laboureur à Grenade
En 1630 :
• la dette des héritiers à feu Pierre ARBUS
Mais, ne confondons pas, la dette de M. Antoine TORNIER désigne la valeur de sétiers de blé que celui-ci a prêté. M. TORNIER est le créancier, le débiteur est Antoine FAURE, laboureur à Montaigut. Il a emprunté un sétier de blé, 2 sétiers de millet et 1 sétier 4 boisseaux de fèves.
5E 8475 (cote archives)
Dette 36 H mixture + argent = nourriture + culture + outils (Bernard MEJANE marchand)
Domenge DEMONS laboureur métayer à la métairie de l’Avocat
DEMONS habitant le terroir de Larra et métayer en la métairie de l’Advocat confesse devoir à Bernard MEJANE marchand à Grenade la somme de 36 l 12 s et 9 d : tant pour achat de 5 sétiers 1 pugnère ? (534 l.) ; 1 sétier de fèves (101 l.) (mesures de Grenade) ; que d’argent prêté en douzaines et bonne monnaie.
DEMONS reconnait avoir ci-devant déjà cela et employé tant à sa nourriture en entrotenement de sa famille ; les grains à faire la culture des terres de la métairie ; l’argent en achat de fer, fist ? et harnais aratoires pour faire le dit labour.
DEMONS promet de rembourser cette somme à la prochaine fête de la Madeleine à peine de tous dépens, dommages et intérêts.
DEMONS reconnait aussi tenir en bladade (bail à cheptel qui permettait au preneur de faire travailler pour lui les animaux mis en charge moyennant la bladade, quantité de blé à donner au bailleur) : une paire de bœufs, l’un poils rouge et l’autre castaing ; pour d’iceulx, soit servir au labourage des terres ; et en user en bon père de famille pendant le temps d’une année qui commença à la fête de la Toussaint dernier passé moyennant pour la dite bladade, 3 sétiers mixture (fête de la Madeleine). Il devra rendre à la fin de l’année, les bœufs en bon état.
Au cas où les bœufs mourraient par volonté divine, DEMONS en demeure quitte ; s’ils se perdaient ou mouraient par sa faute et coulpe, il aurait à payer la somme de 70 l pour leur légitime valeur.
DEMONS par ce contrat oblige ses biens, sa personne et ses biens présents et à venir.
Présents et signés avec MEJANE : Jean TAILLEFER et Jean LANAU praticien.
DEMONS a dit ne savoir écrire ni signer.